Conciliation de la protection de la faune sauvage et le développement économique. Madagascar abrite 1300 espèces de faunes sauvages dont la plupart sont des espèces endémiques. Actuellement, elles subissent une forte pression, telle que la déforestation, le changement climatique, l’exploitation et exportation illicite. En plus, l’ordonnance n°60-126 de 1960 fixant le régime de la chasse, de la pêche et de la protection de la faune est désormais jugée obsolète face aux enjeux contemporains, tels que la préservation de la biodiversité, la lutte contre la pauvreté et contre les changements climatiques, dans le respect des droits humains. Pour combler l’absence d’un cadre légal spécifique à la faune sauvage, une réforme ambitieuse a été initiée en 2024, débutant par l’élaboration d’une politique sectorielle nationale. Ce document stratégique jettera les bases d’une gestion intégrée et durable de la faune sauvage, conciliant protection, valorisation, et développement économique. Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), en partenariat avec le Programme Sustainable Wildlife Management (SWMProgramme), a organisé un atelier de consultation des parties prenantes pour l’élaboration d’une politique nationale de gestion durable de la faune sauvage, les 4 et 5 décembre 2024 à l’Hôtel ZARA Ankasina 67ha. Cet atelier constitue une étape cruciale vers l’adoption d’un cadre légal spécifique à la faune sauvage, garantissant la pérennité de cette ressource vitale pour la biodiversité et les communautés malgaches. L’évènement a pour vocation de discuter et enrichir l’ébauche de la politique développée par un groupe d’experts, grâce à des contributions multisectorielles, d’émettre des recommandations consensuelles pour orienter les priorités stratégiques et de favoriser une approche participative et inclusive, intégrant des savoirs scientifiques, traditionnels, et locaux. Pendant les deux jours, les participants, à savoir les représentants des institutions publiques (ministères, collectivités décentralisées), les scientifiques et experts en conservation, les organisations de la société civile, opérateurs économiques et des représentants des communautés locales travaillent en groupes pour examiner les thématiques clés, proposer des ajustements et valider les recommandations en plénière. « Il est important d’avoir une politique de gestion durable de la faune sauvage afin de protéger non seulement les espèces animales sauvages mais également de valoriser ces ressources naturelles afin de susciter l’intérêt de la communauté locale et du pays. Des espèces de faune sauvage ou une partie ou produit obtenu à partir d’un animal sauvage sont destinées à être exporté mais soumis à une réglementation stricte, par exemple certaines espèces de caméléons, et elles peuvent générer un revenu pour le pays et la population », souligne Moïse Rasamoelina, Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de consultation des parties prenantes pour l’élaboration d’une politique nationale de gestion durable de la faune sauvage. Cet atelier a été réalisé dans le cadre du Programme de gestion durable de la faune sauvage (SWMProgramme), financé par l’Union européenne et cofinancé par le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et l’Agence française de développement (AFD). Le programme vise à améliorer la conservation et l’utilisation durable de la faune sauvage dans les écosystèmes forestiers, de savane et des zones humides. L’initiative est coordonnée par un consortium dynamique de quatre partenaires, notamment l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Centre de recherche forestière internationale et mondial d’agroforesterie (CIFOR-ICRAF), le Centre français de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et la Wildlife Conservation Society (WCS).
Lynda A.