Handicap International : Pour un meilleur accès financier aux services de réadaptation fonctionnelle.

Le séminaire organisé par le Handicap International s’est tenu le 26 au 29 octobre 2015 à l’Hôtel Panorama. Il a pour objet de reprendre la consolidation du secteur de la réadaptation fonctionnelle avec les partenaires locaux à Madagascar. Une cinquantaine de participants venus d’une quinzaine de pays représentant 4 continents ont travaillé sur le thème de l’accès financier aux services de réadaptation. Bien que parlant 3 langues différentes, les participants ont montré leur intérêt et un investissement réel pour le sujet.

Handicap et pauvreté sont étroitement liés. Ainsi, au Laos 93% des personnes handicapées vivent sous le seuil de pauvreté. Les personnes handicapées font face à des dépenses de santé ordinaires mais aussi spécifiques comme les soins de réadaptation fonctionnelle.

Le Référent Technique de Réadaptation, Rozenn Botokro affirme que la réadaptation fonctionnelle qui inclut la kinésithérapie, l’ergothérapie, l’appareillage et les aides techniques comme les prothèses, les orthèses, les fauteuils roulants et les cannes favorise la pleine participation sociale.

Au Burkina Faso, la prothèse la plus courante coûte environ 150 $ sans compter les frais de transport et de séjour si la personne n’habite pas près du centre de réadaptation.

Selon la norme de l’OMS, les dépenses de santé peuvent entrainer un ménage vers une pauvreté irrémédiable si elles sont supérieures à 45 $. Ainsi, au Burkina Faso comme dans la majorité des pays africains, une prothèse ordinaire représente en elle-même une dépense catastrophique pour les ménages.

Au Laos, seulement 1% de la population Lao vit à moins de 10km d’un centre de réadaptation alors que 63% de la population Lao vit à plus de 100km d’un centre.

Cet indicateur monte à 80% au Burkina Faso.

Les centres de réadaptation sont rares et concentrés dans les zones urbaines en raison du manque de professionnels formés. Ainsi, par exemple, au Burkina Faso, 62% des professionnels de rééducation n’ont pas de qualification et l’on compte un kinésithérapeute qualifié pour 357 607 personnes ayant besoin de rééducation. Au final, au Burkina Faso, seulement un peu plus de 2% des besoins annuels en appareillage orthopédique sont satisfaits.

Toutes ces données ont été calculées à l’aide de l’outil du diagnostic de la situation économique de la réadaptation fonctionnelle dans les pays à revenus faibles et intermédiaire.

Cet outil et son emploi dans 3 pays a été présenté lors d’un séminaire international.

« De nombreux pays souhaitent maintenant utiliser l’outil de diagnostic économique afin de mettre en place des actions de développement et des plaidoyers pour faciliter l’accès aux services de réadaptation pour les personnes handicapées », explique Holiniana Rakotoarisoa, Directeur Exécutif de l’ONG Mercy.

Lynda A.