CONFERENCE INTERNATIONALE SUR L’ENVIRONNEMENT: Les Organisations de la Société Civile formulent des propositions d’amélioration sur les participations de Madagascar

Une délégation malagasy participe régulièrement aux diverses rencontres internationales sur l’environnement. « La constitution de cette délégation s’est-elle faite de manière consultative, participative et inclusive ? Les membres étatiques et non étatiques qui la composent avaient-ils les mêmes priorités ? La population malagasy connait-il les tenants et aboutissants de ces déplacements qui s’apparentent à leur yeux à de simple visite touristique ? », réclame les Organisations de la Société Civile (OSC). Fidèle à son rôle d’interpellation, de force de proposition, les OSC  du secteur  Eau, Assainissement et Hygiène  (OSCEAH)  et  de celui de l’ environnement ont organisé des sessions de réflexion  dans le but ultime, entre autres, de formuler  des propositions d’amélioration sur  la participation de Madagascar et de celle de la représentation effective des secteurs prioritaires  lors des rendez-vous internationaux portant sur l’environnement dont les différentes Conférences des Parties (COP). L’atelier s’est tenu les 9 et 10 février 2023 au Motel Anosy. Cette réflexion est menée sous l’égide du Groupe Technique d’Appui aux Actions de Plaidoyer (GTAAP) pour le secteur Eau, Assainissement et Hygiène co-leadé par Wateraid Madagascar dont les sociétés civiles, en l’occurrence  l’Organisation de la Société civile du secteur  Eau, Assainissement et Hygiène  (OSCEAH) et l’Alliance Voahary  Gasy (AVG), appuyés par les partenaires comme l’ACF, l’ADRA, Care et Humanité Inclusion. Les participants ont identifiés que les membres de la délégation malagasy n’ont  pas une vision commune, le manque de coordination pour mieux négocier  et plaider les besoins vitaux et intérêts de la Grande Ile, notamment le manque de concertation  et consultation de la société civile. « Ces lacunes empêchent les traductions en actions réelles les engagements pris, une fois de retour au pays. La délégation malagasy devrait avoir une ligne directrice  commune pour la représentation effective du pays », a-t-on communiqué.

Les OSC du secteur EAH et environnement  ainsi que  les jeunes qui ont participé aux derniers COPs  proposent  des recommandations afin d’améliorer l’impact de la participation du pays  dans ces réunions internationaux. « Il est important de bien se  préparer avant  les rencontres  internationales et de renforcer la capacité de la délégation en matière de négociation », indique  Ndranto Razakamanarina, Président de l’AVG. « Il vaut mieux se préparer  avant  les rencontres internationales. Ce sont  les sociétés civiles  qui sont proche du peuple  et de la communauté de base. Elles connaissent mieux leurs principaux problèmes et leur souffrance. Elles doivent s’impliquer et participer à la préparation afin de porter la voix du peuple lors des rencontres internationales. Il est essentiel de les consulter dans le but d’apporter des solutions  pour faire face au changement climatique »,  souligne Katia Mahery Rakotonirina, Responsable de communication du groupe thématique – changement climatique/ ONG Maharitra.

 Wateraid Madagascar a co-organisé cet atelier de réflexion parce que le secteur eau est, de plus en plus, impacté par le changement climatique. « L’eau, c’est la vie. Si la qualité de l’eau est mauvaise, cela a un impact sur la santé », affirme  Serzhino Rabeharisoa, Responsable de la gouvernance et plaidoyer au sein de Wateraid Madagascar. Il recommande également la collaboration étroite entre l’Etat et les sociétés civiles pour lutter contre le changement climatique. « La méfiance entre l’Etat et les sociétés civiles n’est plus à la mode. Collaboration, partenariat, coordination, bonne gouvernance  sont les maitres de mots pour nous guider vers la préparation des prochaines rencontres internationales »,  a-t-il prononcé. Il rappelle que la société civile  joue un rôle d’interpellation tandis que l’Etat offre des  services  pour  améliorer le bien-être de la population.

Lynda A.